Le fabuleux destin d'Anni Mertens

17 juil. 2023
Le fabuleux destin d'Anni Mertens

Ⓒ Kasija Bojanic
Article en Français
Auteur: Godefroy Gordet

Il est certain.e.s artistes du pays qui s’entichent d’un travail des matériaux qui revitalisent tout le sérieux de l’artisanat, tout en usant de joyeuseté et d’humour dans le fond, comme dans la forme. Chez Anni Mertens, qui travaille la céramique, ou encore l’acier avec une virtuosité sans pareil, tous les ingrédients d’une pratique artistique plurielle et pointue sont réunis pour faire exulter un travail de séries de sculptures très surprenant. Installée à Rotterdam, l’artiste luxembourgeoise Anni Mertens, n’a pas encore 30 ans, et pourtant, son parcours s’étoffe déjà d’une multitude d’expositions et de prix remportés. Mais comme elle aime à le rappeler, une destinée artistique va au-delà des lauriers et de la monstration, il s’agit de trouver son identité artistique, et pour ce faire, voyager et découvrir d’autres lieux et personnes est un aspect primordial. « Tout au long de ma carrière, j'ai reconnu l'importance du mouvement et de l'exploration », dit-elle. Pour elle, tout commence pour un semestre à Melbourne en 2017, où un changement décisif s'opère dans sa pratique artistique : elle passe de la peinture à un travail en trois dimensions. Sous ce regard neuf, elle entreprend une exploration de nouveaux matériaux tels que l'argile, le plâtre, le bois et l'acier. « Cette incursion dans de nouveaux territoires a ouvert un monde de possibilités », note-t-elle. Cette direction lui permet d’explorer ainsi les interactions entre les matériaux, l'espace et la forme, qui sont toujours présentes dans son travail aujourd'hui. À la fin de ses études, en 2019, elle est intégrée à l’exposition collective « The Best of Graduates », logée à la galerie Ron Mandos d’Amsterdam. Il s’y montrait les œuvres d'artistes talentueux issus de diverses académies d'art néerlandaises. « Avoir été sélectionnée pour cette exposition a été une étape importante dans ma carrière et a apporté une impulsion d'encouragement et de reconnaissance », commente-t-elle, pour ajouter, « depuis lors, j'ai été déterminée à maintenir l'élan et à continuer d'avancer ». Son activité artistique a logiquement été foisonnante ces cinq dernières années, rythmée par un nombre colossal d’expositions auxquelles Anni Mertens a pris part, tels autant de tremplins pour la poursuite de sa carrière, « ces périodes ont été remplies d'incertitude, même si j'avais toujours quelque chose à viser. Je ne savais pas toujours où j'allais, mais je savais que j'étais en chemin ». Aussi, lauréate du « Prix Jeune Talent » du CAL l’année dernière, et de par sa sélection cette année au Prix d'Art Robert Schuman, son chemin est désormais tout tracé, et s’apparente à celui de ses brillants paires, ceux du pays Grand-Ducal, comme de fait, ceux d’Europe.

Sunny Side up, 2023. Ⓒ Anni Mertens
Sunny Side up, 2023. Ⓒ Anni Mertens

Céramique, acier ou objets trouvés, tes œuvres se déclinent en des matériaux transformés de leur sens ou de leur forme pour devenir « autres ». Quand Salvador Dali nommé ses montres de « molles », quel nom donnerais-tu à tes sculptures revisitant elles-aussi le concevable, et de fait, comment décrirais-tu ton travail artistique ?

Chaque sculpture représente en soi une narration, une émotion. À travers la posture et la forme de chaque sculpture, je m'efforce de leur donner un sens, du caractère et de la présence. Certaines sculptures peuvent évoquer une forme paresseuse et détendue, tandis que d'autres expriment une position fière et confiante. De cette manière, elles acquièrent des qualités humaines, devenant des personnages dans l'espace qu'elles habitent. Lorsqu'elles sont regroupées sur des constructions spatiales, elles forment un théâtre de l’absurde.

Pendant le processus, je me laisse guider par le matériau avec lequel je travaille. À travers sa manipulation et sa juxtaposition, je cherche à défier la perception du spectateur et à présenter les éléments familiers de manière inattendue et familière.

La céramique est généralement associée à la dureté et à la durabilité, mais mes sculptures incarnent une douceur et une malléabilité qui défient les attentes. Le matériau existe dans un état constant de transition entre le mou et le dur, représentant un matériau dynamique et en évolution. Lorsqu’ on travaille avec de l'argile humide, on peut la pétrir, la caresser, la plier. À mesure que l'argile sèche, elle se soumet à une transformation, passant progressivement d'un état mou et délicat à une forme durcie.

En conséquence, les formes évoquent un sentiment d'ambiguïté, tandis que je joue avec l'idée d'un « trompe-l'œil ». Malgré la solidification qui se produit pendant le processus de cuisson, les sculptures conservent un sens intriguant de fluidité, donnant l'impression qu'elles sont encore en mouvement, comme si elles étaient en train d'être pressées ou sur le point de se déployer.

Reprenant pourtant le même procédé de conception pour un rendu esthétique toujours entre abstraction et défiguration, chacune de tes séries de sculptures colorées et noueuses narrent autre chose. De ton installation Going Places réalisée à Melbourne en 2017 à In Transit (2022), en passant par An unconventional convention (2018) ou encore les chambre à air de céramique dans A Healthy Dose of Humour (2020), que raconte ton travail artistique ?

Mon travail explore la tension entre le familier et l'étrange, entraînant les spectateurs dans un monde d'imagination. À travers une approche intuitive, je joue avec les matériaux, les tailles et les couleurs, créant des sculptures qui incarnent à la fois l'abstraction et la défiguration. Les sculptures sont souvent regroupées pour former des installations dynamiques qui mélangent la frontière entre réalité et surréalisme.

Utilisant l'argile comme matériau central, j'utilise un processus manuel qui engage tout mon corps. La réponse immédiate de l'argile à la pression permet une manipulation à la fois fine et brute, créant des formes qui équilibrent fragilité et force. 

Dans mon travail, je vise à évoquer un sentiment de curiosité et de confusion. À travers l'utilisation d'illusions trompe-l'œil et de placements inattendus, j'invite les spectateurs à interagir avec les sculptures, remettant en question leurs perceptions. La tactilité joue un rôle crucial, car les sculptures invitent au toucher et suscitent le désir d'exploration. La chimie des émaux présente des défis constants alors que j'expérimente avec les recettes pour obtenir des textures et des surfaces uniques. La découverte des résultats après la cuisson peut être à la fois choquante et exaltante, les sculptures révélant leurs couleurs vives et leurs formes effondrées ou déformées.

Tu décris chacune de tes installations telle « une scène en constante évolution, les sculptures recherchant de nouvelles combinaisons les unes avec les autres ». À l’image de ta série Garden Of Mischief, rassemblant des œuvres trouvant un sens contraire à la raison dans des espaces extérieurs du réel, comment un lieu, un endroit, un paysage, et leur spatialité peuvent interférer ou infirmer la traduction de l’identité d’une de tes œuvres et en quoi cela t’intéresse-t-il autant ?

Je trouve le jeu entre l'environnement, le paysage et la spatialité d'un lieu très fascinant. Lorsque je crée mes sculptures, j'aime toujours les sortir de l'atelier et voir comment elles interagissent avec le monde extérieur. Il est important pour moi de documenter ces étapes car il y a un jeu captivant entre l'objet et son environnement une fois qu'il est placé dans un environnement différent. J'adore comment le contexte dans lequel les sculptures sont exposées peut avoir un impact si fort sur leur interprétation et leur identité. Lorsque on les voit dans un nouvel espace, c'est comme si elles prenaient vie d'une manière différente. L'environnement ajoute une toute nouvelle dimension de sens et de possibilités à l'œuvre.

Il est également intéressant de voir comment les sculptures interagissent les unes avec les autres. Je travaille par séries, en créant plusieurs pièces, et lorsque j'ai terminé tout un ensemble de sculptures, je les réunis dans l'atelier. C'est là que le véritable plaisir commence. Je lâche prise et commence à jouer avec elles. C'est comme entrer dans un état où il n'y a pas de règles. Je suis toujours à la recherche de nouvelles combinaisons et de nouveaux agencements inattendus entre elles. C'est fascinant de voir comment elles interagissent et ce qu'elles deviennent lorsqu'elles sont rassemblées.

Mais cela ne s'arrête pas là. Lorsque j'arrive dans un espace d'exposition, c'est une toute nouvelle expérience. Certaines idées qui fonctionnaient bien dans l'atelier peuvent nécessiter d'être repensées et adaptées pour s'adapter à l'espace spécifique. C'est un défi créatif, mais c'est aussi une partie de sa beauté. Les objets peuvent toujours être utilisés de différentes manières, et c'est ce qui rend cela si excitant. C'est comme jouer avec des jouets et créer de nouvelles histoires à chaque fois. Dans l'ensemble, le jeu entre l'environnement, les sculptures et l'espace d'exposition est un processus dynamique qui évolue constamment. C'est à travers cette exploration et cette recherche continue de nouvelles combinaisons et de nouveaux agencements que je peux découvrir des perspectives nouvelles et révéler le potentiel transformateur de mes sculptures.

D’ailleurs, depuis plusieurs années, tu travailles avec la Galerie Valerius, basée au cœur de la capitale luxembourgeoise. En juin dernier – tout comme en juin 2022 –, tu y as montré certaines de tes œuvres aux côtés de celles du plasticien Alexandre Clanis. Que t’apporte cette représentation et ce soutien professionnel, et est-ce, à ton sens, un passage obligé pour la professionnalisation d’un.e artiste ?

Je suis reconnaissante des opportunités qui m'ont été offertes de présenter mon travail à travers deux expositions en duo à la Galerie Valerius. Ayant passé les huit dernières années à vivre à l'étranger, la plupart de mes expositions ont eu lieu en dehors du Luxembourg. Par conséquent, avoir la possibilité d'exposer mon travail dans la ville où j'ai grandi revêt une signification particulière pour moi. Cela me permet de renouer avec la scène artistique locale et de partager mon travail avec un public diversifié, comprenant des connaisseurs d’art, des collectionneurs et des curateurs. J'apprécie de travailler avec la Galerie Valerius car ils sont ouverts à mes idées et prêts à adopter différentes façons de présenter mon travail. Ensemble, nous pensons « outside the box », ce qui donne lieu à des expositions intéressantes comme celles avec Alexandre Clanis en 2023 et Johannes Daniel en 2022. De plus, mon travail a été présenté à leur stand lors de la foire « Art Rotterdam » plus tôt cette année, mettant en valeur la présence internationale croissante de la galerie.

© Tom Jungbluth
© Tom Jungbluth-

En tant que jeune artiste, je crois en la saisie de chaque opportunité qui se présente à moi. Il est important pour moi de découvrir des scènes artistiques diverses et d'exposer dans différentes galeries ou institutions, certaines étant plus expérimentales tandis que d'autres ont une orientation plus commerciale. Cette exploration me permet de comprendre et de me connecter avec différents publics, et chaque expérience est un précieux moment d'apprentissage. La croissance et la variété de mes expériences d'exposition ont contribué de manière significative à mon développement artistique, me permettant d'affiner ma voix artistique, d'élargir mon réseau et d'acquérir des connaissances sur différents aspects du monde de l'art. Je suis enthousiaste à l'idée de poursuivre ce voyage, d'embrasser de nouvelles opportunités et d'explorer davantage les intersections entre mon travail, la galerie et le paysage artistique en constante évolution. Il n'y a pas de « manuel d'instructions » remis après l'obtention du diplôme de l'école d'art, donc je suppose que nous devons tous creuser notre propre chemin.

Dans le cadre de l’Expo Printemps du CAL 2022, le jury du Prix Jeune Talent, composé de l’ensemble des administrateurs du CAL et du curateur de l’exposition, t’a attribué le « Prix Jeune Talent », pour tes œuvres, Indigo Hues, To Twist, To Tangle, To Unravel, Let Loose, Freshly Squeezed. Que représente un tel prix pour toi et en quoi cela te semblait pertinent d’y présenter ces œuvres précisément ?

Avoir été récompensée du « Prix Jeune Talent » en 2022 dans le cadre de l'Expo Printemps du CAL a été une expérience gratifiante. En ce temps-là, j'étais en phase finale de mon programme de master à Gand et présenter une nouvelle série d'œuvres lors de l'exposition collective était une occasion passionnante. Le prix avait également une signification pratique pour moi. Alors que j'approchais de la fin de mes études, je savais qu'investir dans mon propre espace de studio serait nécessaire pour continuer à développer et à créer mon travail. Le soutien financier et l'assistance accordés avec le « Prix Jeune Talent » ont donné un coup de pouce à ma carrière à un moment clé. Cela a contribué à alléger une partie des charges financières liées à l'installation d'un studio et m'a permis de me concentrer pleinement sur mes projets artistiques. Je suis particulièrement ravie de constater qu’au Luxembourg, le secteur culturel prend des initiatives pour soutenir et investir dans l'avenir des jeunes artistes. Le « Prix Jeune Talent » représente non seulement une réalisation personnelle, mais met également en évidence l'engagement du secteur culturel à cultiver les talents émergents et à favoriser une communauté artistique dynamique et florissante.

Sélectionné par la curatrice Sandra Schwender dans le cadre du Prix d'Art Robert Schuman – qui a récompensé cette année l’artiste luxembourgeoise Lisa Kohl – tenu par le QuattroPole Luxembourg-Metz-Saarbrücken-Trier, jusqu’au 20 août 2023 ton travail est présenté lors de l’exposition en lien au Stadtmuseum Simeonstift de Trèves. Comment vis-tu cette reconnaissance que de faire partie de l’émergence artistique contemporaine de la Grande Région ?

Avoir été nominée par la curatrice Sandra Schwender pour le Prix d'art Robert Schuman et voir mon travail présenté lors de l'exposition au Stadtmuseum Simeonstift à Trèves a été une véritable excitation ! J'ai été honorée d'en faire partie, surtout compte tenu du fait que cela marquait ma première exposition en Allemagne. Ce qui rend cette opportunité encore plus excitante, c'est le contexte dans lequel elle s'est déroulée. Je venais tout juste d'installer mon tout nouveau studio, un espace que j'ai dû construire de zéro. C'était un défi, mais aussi un facteur incroyablement motivant. J'étais déterminé à créer de nouvelles œuvres spécifiquement pour ce projet. Après avoir vu ces nouvelles œuvres pendant des mois dans le studio, c'était une grande récompense de les installer enfin dans le musée. Des moments comme ceux-ci me rappellent pourquoi j'ai entrepris cette voie artistique en premier lieu, pour établir une connexion, inspirer et contribuer à l'évolution constante du paysage artistique. Aux côtés de ma propre expérience en tant que participant à l'exposition, j'ai trouvé une immense inspiration en observant le parcours artistique de Lisa Kohl et comment elle a utilisé l'espace d'exposition. Cela me rappelle le potentiel illimité du monde de l'art et me motive à continuer à repousser les limites de ma propre pratique artistique.

© Jonas Eiden
© Jonas Eiden

Fidèle à un travail où l’imaginaire foisonne et domine, que sont devenus tes rêves d’enfant et comment se formulent-ils aujourd’hui dans tes projets ou aboutissements ?

En réfléchissant à la trajectoire de mon parcours artistique et à la question de savoir comment mes rêves d'enfance ont façonné mes projets et réalisations aujourd'hui, je dois reconnaître que mon parcours d'artiste s'est déroulé de manière inattendue.Mes aspirations ne tournaient pas spécifiquement autour de devenir artiste, mais plutôt centrées sur le désir d'explorer le monde, de se connecter avec diverses cultures et d'embrasser les joies de la vie avec une perspective ludique et optimiste. Il est intéressant d'observer comment ma curiosité innée, couplée à une tendance naturelle pour la créativité, m'a progressivement conduit vers le domaine de l'expression artistique. Sans me pousser consciemment vers une carrière artistique prédéterminée, je me suis lancé dans un voyage de découverte de soi qui s'est déroulé de manière organique à travers la poursuite d'activités et les études que j'ai vraiment appréciées.

La décision de fréquenter une école d'art a émergé d'un sens intuitif profond, un sentiment instinctif qui m'a poussé à explorer divers instituts artistiques. C'est à travers ce processus de fabrication, d'expérimentation et d'exploration de différentes pratiques artistiques que j'ai découvert un profond sentiment de plaisir et de motivation dans l'acte de créer et de construire. C'est durant cette période que je suis tombée sur la céramique, et à partir de ce moment, mon parcours artistique s'est profondément mêlé à ce médium polyvalent. Le pouvoir transformateur de la céramique m'a captivé, car il permettait la réalisation de visions imaginatives à travers la manipulation de la forme, de la texture et de la matérialité. La spontanéité et la fluidité inhérentes à mon processus créatif résonnent avec l'esprit ludique et imaginatif que j'ai emporté avec moi depuis mon enfance.

Pour finir, comment entrevois-tu ton avenir en tant qu’artiste et quels sont tes plans dans la poursuite de tes ambitions artistiques ?

En ce qui concerne mon avenir en tant qu'artiste, je suis alimentée par la croissance personnelle et les expériences transformatrices que j'ai acquises lors de mes voyages ces dernières années. Ces voyages m'ont non seulement façonné en tant qu'artiste mais aussi en tant qu'individu. Je suis extrêmement reconnaissante des opportunités d'explorer différentes cultures et d'élargir mes horizons. Cependant, pour la première fois depuis longtemps, j'embrasse également l'idée d'avoir une base à Rotterdam, un endroit que je peux appeler chez moi. C’est une base stable à partir de laquelle je peux grandir et m'engager sur des voies parallèles d'exploration artistique.

Alors que Rotterdam sera mon centre de création pour les prochaines années, une de mes aspirations pour l'avenir est de rechercher activement des résidences d'artistes à l'étranger qui me poussent à améliorer davantage mes compétences et à m'engager auprès de communautés d'artistes dynamiques. Pour les mois à venir, j'ai des projets différents qui m’attendent. L'un d'eux est l'Unfair, une foire d'art à Amsterdam où j'ai été invité à présenter mon travail dans un stand solo. De plus, j'ai reçu une invitation à exposer une installation de sculpture le long de la côte des Pays-Bas en 2024, pendant Art Zuiderzee. Cela marque une étape importante pour moi, car cela représente mon intérêt pour l'art public. Je suis impatiente d'explorer les possibilités d'exposer en dehors des espaces de galerie traditionnels et d'expérimenter la création d'installations spécifiques au site qui interagissent avec l'environnement.

Au-delà de ces projets individuels, je crois vraiment qu'être artiste va au-delà de la création en atelier et de l'exposition. Je suis passionnée par l'expansion de ma pratique dans des formes éducatives et la promotion d'échanges significatifs avec d'autres artistes et des communautés sociales. Je tiens à participer à des programmes éducatifs et à des initiatives qui contribuent à la communauté d'artistes qui m'entourent. J'attends avec impatience ce qui m'attend au coin de la rue, restant ouvert à de nouvelles opportunités et collaborations.