07 mai. 2021EMoP - Rethinking Nature / Rethinking Landscape
Vanja Bucan, Maria-Magdalena Ianchis, Inka & Niklas, Anastasia Mityukova et Danila Tkachenko, sont les cinq finalistes du « European Month of Photography Award » qui, tous les deux ans, récompense des artistes visuels émergents dont le travail est innovant et pertinent en relation avec une thématique choisie par l’EMoP. Les thèmes de la 8e édition, Rethinking Nature et Rethinking Landscape, reflètent autant les prises de position des photographes que des représentations de paysages, des visions exprimées à travers des œuvres que des discours écologiques.
« Rethinking Nature/Rethinking Landscape EMoP poursuit ses recherches photographiques sur les changements politiques, écologiques et artistiques de notre société, en révélant de nouvelles positions photographiques face aux enjeux de la mondialisation et du réchauffement climatique », écrivent Paul di Felice et Pierre Stiwer, directeurs de EMoPLux 2021, dans le riche catalogue dédié à ce mois européen de la photographie.
Memories of Solheimajökull #1, 2020 © Maria-Magdalena Ianchis
En rupture avec le genre du paysage en photographie, tous ces artistes mobilisent le médium photographique pour interroger la relation de l’homme à la nature. Leurs différentes approches jouent avec le pouvoir narratif des images et créent de nouvelles formes. Comme au début des années 1970, lorsque les œuvres du Land art transformaient les espaces. Laissés à l’usage du temps, photographies ou croquis témoignaient de ces œuvres dont la nature était matériau. Moins éphémères et tout aussi inquiètes, les photographies exposées pour Rethinking Nature de Maria-Magdalena Ianchis, Anastasia Mityukova et Vanja Bucan, et de Inka & Niklas et Danila Tkachenko pour Rethinking Landscape sont œuvres en elles-mêmes et laissent dans nos mémoires leurs empreintes singulières.
Disappearing act, 2021 © Anastasia Mityukova
Avec les photographies de Vanja Buncan et Rethinking Nature, nous entrons dans un univers fantasmagorique et onirique illustrant un écosystème disposé de manière inhabituelle. L’évolution créatrice du visible s’inscrit dans de curieuses images. Chez Anastasia Mituykova, tout comme chez Maria-Magdalena Ianchis, les représentations des icebergs et paysages de glace du Groenland se déclinent sous différentes formes d’images mentales et réelles dans des photographies et installations, où l’archive et la mémoire tentent de représenter les stigmates de l’anthropocène, l’impuissance de la nature et la fragilité de l’homme. Maria-Magdalena Ianchis s’intéresse au changement climatique provoqué par l’homme, à travers ses recherches artistiques autour de trois glaciers islandais et autrichiens. « Iceworm Project » d’Anastasia Mityukova repose sur des archives autour d’une base militaire expérimentale, construite à Thulé et abandonnée par les Américains, laissant les déchets enfouis dans le sol gelé du Groenland.
Vista Point I, 2014 © Inka & Niclas
Rethinking Landscape propose d’autres approches esthétiques entre fiction, sublimation, et distanciation. Inka & Niklas proposent des visions perturbées du paysage qui sont de l’ordre de l’étrange et du sublime. Les photographies radicales de villages ruraux russes en ruine de Danila Tkachenko, dans sa série Motherland, témoignent de l’abandon forcé de ces villages pendant la collectivisation de l’ère communiste entre 1928 et 1937. Le médium photographique y est technique d’enregistrement fixant les traces d’événements historiques révolus. Pour l’artiste: […] La photographie contemporaine est plus proche que jamais de l’art contemporain, et ce dernier ne signifie quelque chose que quand il produit de nouveaux sens, qu’il crée une nouvelle interprétation du monde. C’est ce que j’essaie de faire avec la photographie ».
Motherland #2 © Danila Tkachenko
Rethinking Nature/Rethinking Landscape : expositions au Ratskeller du Cercle Cité, MNHA, Mudam…. et dans les galeries : MOB-ART Studio, Galerie Nosbaum-Reding… www.emoplux.lu
Sequences of Truth and Deception #4 © Vanja Bučan
EMoP - Archipel - Dudelange
Dans le cadre de l’EMoP, les Centres d’art de Dudelange et le Centre national de l’audiovisuel (CNA) s’associent pour présenter trois expositions monographiques de Marie Capesius, Rozafa Elshan et de Marie Sommer reliées par le titre « Archipel ». L’inspiration vient de la diversité des points de vue des artistes sur le rapport que l’humain entretient avec le monde qui l’entoure.
Chacune, avec l’idéologie et les outils qui leur sont propres, donnent à voir et à réfléchir.
Heliopolis - in the blue shadow of the city of the sun © Marie Capesius
Marie Capesius, expose une série nommée « Héliopolis », littéralement : la ville du soleil. Ce travail porte sur le contraste entre un village naturiste et une base militaire de la marine française, séparés uniquement par un mince grillage sur l’île du Levant. La cohabitation de ces deux mondes foncièrement opposés a conduit la photographe à s’interroger sur les notions de paradis et d’enfer (Centre d’art Neii Liicht, jusqu’au 13 juin 2021).
Synthèse d'une excursion © Rozafa Elshan
L’artiste Rozafa Elsha axe son travail sur la relation entre le corps et l’espace-temps, sujets inspirés par son quotidien. Elle ne décrit pas un paysage naturel mais un environnement où l’homme évolue mouvant et en constante évolution. Elle utilise divers médiums tels que la sculpture, le dessin ou la performance. L’intérieur et l’extérieur de l’appartement sont photographiés, car tout est sujet à l’art. Les éléments du quotidien : tickets, listes et objets servent à élaborer ce que Rosafa Elshan a baptisé « Synthèse d’une excursion » : une exploration nomade Centre d’art Dominique Lang, jusqu’au 13 juin 2021).
Marie Sommer, plasticienne, photographe et vidéaste, dont les travaux portent sur le lien entre les lieux et l’archive, présente « L’œil et la glace » au Display01 du Centre National de l’Audiovisuel (CNA). L’installation se concentre sur les vestiges de la DEW Line (Distant Early Warning Line), système de défense et de surveillance mis en place pour détecter d’éventuelles invasions soviétiques durant la Guerre Froide, site rendu inaccessible par la fonte des glaces. L’artiste montre les changements climatiques à l’œuvre dans cette zone et mélange éléments d’histoire et éléments naturels pour un autre récit ayant sa propre temporalité Centre National de l’Audiovisuel, jusqu’au 29 août 2021).
L'oeil et la glace © Marie Sommer
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