ECOLE OFFSHORE (POST-MASTER)

ECOLE OFFSHORE (POST-MASTER)

École offshore
vers un art interopérable

Un postmaster recherche-création conduit par l’ENSAD Nancy en partenariat avec Casino Luxembourg et le PEEL, Pôle entrepreneuriat étudiant lorrain, université de Lorraine | Campus ARTEM 

L’École offshore propose aux diplômés des écoles d’art françaises et européennes une année de recherche-création post-master. Ce programme est porté par l’école nationale supérieure d’art et de design de Nancy, avec le soutien du ministère de la Culture, de la Métropole du Grand Nancy et de la Région Grand Est, en partenariat avec le Casino Luxembourg.

Du fait de la pandémie et de la fermeture des frontières chinoises l'école offshore cesse ses activités à Shanghai et se recentre sur l'Europe. 
La session 2022-2023 se propose d’expérimenter le format d’un «atelier augmenté» en visioconférence. Cet atelier augmenté sera composé des ateliers interconnectés de tous les participants (que ce soit de véritables ateliers ou une simple table dans un appartement). Les recherches artistiques proprement dites seront menées par les participants dans leurs environnements de travail et de vie habituels, en France ou à l’étranger, augmentés d’une interaction systématique avec l’atelier des autres participants.

L’École offshore opère à l’échelle 1:1*. Elle ne se donne pas pour objectif de produire des expositions mais elle tente d’accompagner des pratiques artistiques inscrites dans la réalité sociale, culturelle, économique et politique des lieux investis par les participants là où ils vivent. A la fin de la session les hypothèses et les travaux seront documentés et partagés via une publication numérique.

Pour la session 2022-2023 les artistes de l’école offshore sont invités à activer et développer des initiatives interopérables** avec des partenaires locaux et à en rendre compte régulièrement pendant le séminaire.

Vers un art interopérable ?

L’École nationale supérieure d’art et de design de Nancy est implantée sur le campus ARTEM. Elle est co-fondatrice de l’Alliance ARTEM. Au départ du concept de l’alliance ARTEM se trouve la question de l’interdisciplinarité. 

L'Alliance ARTEM part du principe que la créativité est essentielle dans tous les domaines et que l’interdisciplinarité permet d’appréhender des questions globales et complexes qui échappent aux disciplines isolées. La question du développement durable est par exemple nécessairement d’ordre transdisciplinaire et impose des approches interdisciplinaires. 

Grâce à l’alliance ARTEM, trois établissements d’enseignement supérieur, dans des domaines apparemment très éloignés et sans rapports, se proposent de croiser leur cursus afin d’offrir aux étudiants le potentiel d’une approche interdisciplinaire. Il s’agit d’éclairer et d’enrichir mutuellement des disciplines relevant des champs habituellement séparés de la technique, du sensible et de l’entreprise. 

La recherche-création que nous nous proposons de développer dans le cadre du programme de l’école offshore vise à décentrer cette perspective interdisciplinaire en abordant la relation entre les disciplines sous l’angle inédit de l’interopérabilité. 

L’interdisciplinarité est au cœur du campus ARTEM à Nancy depuis sa fondation. Pouvons-nous imaginer aujourd’hui des formes nouvelles d’interopérabilité ? 

L’interopérablité est un concept central dans de nombreux domaines d’activité aujourd’hui. Il est au principe même du développement d’outils ou de services capables de fonctionner ensemble. 

L’interopérabilité suppose des protocoles communs et transparents tout en facilitant l’originalité des fonctionnalités, des usages et des interfaces. Si vous avez par exemple un abonnement téléphonique SFR vous pouvez aussi communiquer avec les personnes abonnées chez Orange ou Free, mais les options et les tarifs peuvent être différents chez l’un ou l’autre des opérateurs. Leurs réseaux sont interopérables mais leurs services sont autonomes. 


A l’opposé, la plupart des grandes plateformes numériques ne sont pas interopérables. Sur Facebook les abonnés ne peuvent communiquer qu’avec des personnes également inscrites sur Facebook. On parle de «silos» propriétaires. En ce sens il faut opposer «plateformes» et «protocoles». Les plateformes se constituent sur la base d’«enclosures» (pour reprendre le terme qui décrit la privatisation des terres au début de la révolution industrielle en Angleterre), là où les protocoles préservent les biens communs et rendent possible l’interopérabilité. 

L’interopérabilité a donc des implications économiques et politiques, voir idéologiques, tout à fait déterminantes. Peut-être également une dimension esthétique. 

Peut-on penser et pratiquer l’interopérabilité dans le champ des pratiques artistiques ? Peut-on imaginer des œuvres qui soient interopérables ? Peut-on développer des propositions artistiques qui opèrent dans d’autres contextes que celui du milieu de l’art ?

L'École Offshore bénéficie du soutien du Ministère de la Culture, de la Région Grand-Est, de la Métropole du Grand Nancy.

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